Georges de La Tour, né le 14 mars 1593
Illustre en son temps, puis complètement oublié, Georges de La Tour a retrouvé au XXe s. la place éminente qui lui revient dans l'histoire de la peinture française. Son œuvre, telle qu'elle a été reconstituée, est surtout faite de tableaux religieux et de scènes de genre.
Georges de La Tour fascine par sa rigueur géométrique et par son luminisme voué à l'essentiel. Il emprunte ses thèmes, volontiers répétés, au répertoire caravagesque des années 1610-1620 (la Diseuse de bonne aventure, Metropolitan Museum of Art, New York ; la Madeleine à la veilleuse, Louvre). Mais, au lieu de pousser ce répertoire vers le pittoresque comme la plupart de ses contemporains du Nord, il renoue avec l'esprit des premiers caravagistes et ramène la peinture à l'étude exclusive de l'âme humaine.
Pour autant qu'on puisse en juger, il exclut anecdotes, figurants, décors et même paysages, quitte à rendre parfois ses sujets énigmatiques (L'Apparition de l'ange à saint Joseph (1645), Nantes). Son univers est sans doute le plus dépouillé qu'on puisse voir chez un grand peintre.