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Blog de Krzysztofa
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27 octobre 2008

Hommage à Andrzej Bobkowski

Par ce texte je fais l'exception dans mon blog qui ne se prête ambition qu'être un simple support didactique pour les apprenants du français.Or la vie et la qualité de l'oeuvre de Bobkowski méritent d'être évoquées le jour de son anniversaire...

En guerre et en paix. Journal 1940-1944, par Andrzej Bobkowski

Individualiste révolté contre toutes les idéologies, Andrzej Bobkowski est surpris en France par la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Il tient alors un journal dans lequel il va nous décrire au vitriol toutes les petites lâchetés de la France occupée et nous renvoyer, à travers ce tableau sans complaisance, une image de la France telle qu’elle refuse souvent de se voir, en tout cas telle qu’elle est rarement décrite dans les manuels d’histoire.

Mes lecteurs français, faute d'avoir la traduction de ses textes, je vous confie ces quelques lignes trouvées dans Internet:

C'est un problème. Il existe deux sortes de démocraties: celles qui souhaitent que toutes les voitures soient confortables et celles qui transforment les sièges moelleux et profonds en banquettes parce qu'elles tiennent cela pour la conquête du peuple. La démocratie française appartient à cette dernière catégorie. La vengeance sociale pour offense faite à l'idéal d'égalité est aussi improductive que couteuse et elle a souvent été l'unique caractéristique des transformations et des réformes. Sans plus. Il est arrivés que seuls les noms des institutions et des administrations soient modifiés. Aujourd'hui la France le paie plus cher que n'importe quel autre pays. Une fois de plus, avec toute la séduction dont elle est capable, elle tente d'éluder la question en faisant du neuf avec du vieux, en colmatant les brèches de sa merveilleuse continuité, mais de plus en plus, elle se trouve dos au mur. Les temps actuels sont particulièrement impitoyables pour elle parce que coquetterie et maquillage en sont exclus. L'époque veut que tout lui soit offert. Dans son "ou bien ou bien" la France se démène et s'épuise. Elle court d'une porte à l'autre, y frappe, repart sans attendre la réponse, pour faire de nouveaux les cent pas dans la salle d'attente. Comme tant de personnes, elle ne trouve ni sa place, ni la paix en ce monde. A chaque pas, elle se voit démasquée: quand elle se poudre le nez, se regarde dans un miroir et se dit qu'elle a tout de même grossi. Comme toutes les femmes de cet âge, elle est très sensible.

Bienvenue à Z et autres nouvelles de l'Est.
Andrzej Bobkowski, Le printemps à Paris.

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